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Le syndrome de chasse : quand votre estomac se vide trop vite
Vous souffrez de nausées, de diarrhées et d’étourdissements après les repas ? Vous pourriez être atteint du syndrome de chasse, aussi appelé dumping ou vidange gastrique rapide. Cette affection méconnue touche de nombreuses personnes et peut sérieusement affecter leur qualité de vie. Mais rassurez-vous, des solutions existent pour mieux vivre avec ces symptômes invalidants.
Un système digestif dérèglé
Pour comprendre le syndrome de chasse, faisons d’abord un petit rappel sur le fonctionnement normal de notre système digestif. Cet ensemble d’organes forme un long tube qui va de la bouche à l’anus. Chaque section a un rôle bien précis :
- L’œsophage achemine la nourriture jusqu’à l’estomac
- L’estomac stocke et digère les aliments en petites molécules avant de les libérer progressivement dans l’intestin grêle
- L’intestin grêle (ou petit intestin) absorbe les nutriments
- Le côlon (ou gros intestin) récupère l’eau et certains aliments non digérés puis évacue les déchets
Tout est une question de timing. Normalement, l’estomac veille à ne déverser son contenu que très graduellement dans l’intestin pour optimiser l’absorption. Mais chez certaines personnes, ce processus s’emballe et la nourriture est expulsée beaucoup trop rapidement de l’estomac. C’est ce qu’on appelle le syndrome de chasse.
Deux formes, une multitude de symptômes
Le syndrome de chasse peut prendre deux visages selon le délai d’apparition des troubles après le repas. Dans sa forme précoce, les symptômes se manifestent dans l’heure qui suit l’ingestion des aliments. Nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, sensation de trop plein même après un petit repas… Quand les aliments arrivent trop vite dans l’intestin, celui-ci est submergé par un afflux de liquide et tout le système se dérègle.
La forme tardive, elle, donne des symptômes plus sournois qui apparaissent 2 à 3h après avoir mangé – sudation, faiblesse, palpitations, malaise… Ici, ce sont les aliments sucrés qui posent problème. Absorbés à toute vitesse par l’intestin, ils provoquent un pic de glycémie auquel le pancréas réagit en sécrétant une grande quantité d’insuline. S’ensuit alors une chute brutale du taux de sucre, une hypoglycémie aux effets très désagréables.
Repenser son alimentation
Si vous vous reconnaissez dans cette description, la première chose à faire est d’en parler à votre médecin et de consulter une nutritionniste. Car le traitement du syndrome de chasse repose avant tout sur une modification des habitudes alimentaires. Pas question de continuer à manger comme avant !
Commencez déjà par fractionner votre alimentation en 4 à 6 petits repas par jour, à manger lentement et bien mastiquer. Evitez de boire une demi-heure avant et après les repas. Privilégiez les aliments riches en protéines, en fibres solubles (carottes, avoine, bananes…) et en glucides complexes (riz, pain complet, pâtes). A l’inverse, limitez les sucres rapides (bonbons, sodas, jus de fruits) qui risquent d’aggraver vos symptômes.
Certains petits trucs peuvent aussi vous aider. Manger en position assise ou semi-assise, éviter les aliments trop chauds ou trop froids, s’allonger une demi-heure après le repas… A vous de tester ce qui vous soulage le mieux. Vous pouvez aussi essayer d’épaissir vos plats avec de la pectine ou du son d’avoine pour ralentir la vidange gastrique.
Des médicaments en renfort
Si malgré tous vos efforts, les symptômes persistent, votre médecin pourra vous prescrire un médicament appelé octréotide. En agissant sur la vitesse de vidange de l’estomac et la sécrétion d’insuline, il atténue les troubles liés au syndrome de chasse. Attention toutefois aux effets secondaires possibles. Parlez-en avec votre médecin pour peser le pour et le contre.
La chirurgie, un dernier recours
Dans de très rares cas, si aucune de ces mesures ne parvient à vous soulager, une intervention chirurgicale pourra vous être proposée en dernier recours. Une perspective qui peut inquiéter mais qui prouve que des solutions existent, même pour les formes les plus sévères de syndrome de chasse. Votre médecin saura vous conseiller et vous accompagner vers l’option la plus adaptée à votre situation.
Reprendre le contrôle
Trop longtemps ignoré et sous-estimé, le syndrome de chasse est une affection invalidante qui peut gâcher le quotidien de ceux qui en souffrent. Mais le plus important est de ne pas rester seul face à ces symptômes déroutants. En parler à votre entourage et aux professionnels de santé vous aidera à mieux comprendre votre maladie et à trouver des solutions concrètes pour l’apprivoiser.
Modifier son alimentation, réorganiser ses journées en fonction de ses repas, tester de nouveaux médicaments… Autant de petits et grands changements à mettre en place pour reprendre progressivement le contrôle. Avec de la patience, des conseils avisés et un bon suivi médical, il est possible d’atténuer les symptômes et de retrouver une qualité de vie acceptable. Le syndrome de chasse n’aura plus le dernier mot sur votre existence !